A première vue on dirait un cinéma de moribond, l’air exsangue, sans vie même. Évidemment il s’agit d’une impression trompeuse, mais c’est dire notre exaspération durant une bonne partie de la projection, malgré qu’on reconnaît de la sensibilité et beaucoup de métier de la part de la réalisatrice. Images très belles et expressives, musique adéquate, cadrage parfait, bruitage de premier ordre, sans oublier une émotion à fleur de peau, bref tout ce qu’il faut pour vivre une réelle expérience cinématographique. Hélas, ça manque d’air, on étouffe, jusqu’aux situations qui semblent quelque peu forcées. Pour le reste, on dirait que le monde s’est arrêté, il n’y a que la mer qu’on entend respirer avec le vent qui souffle entre les branches. Bien entendu le dernier plan nous laisse espérer une quelconque étoile – mais pour nous il s’agit plus d’un vœu pieux plus que d’une réalité à laquelle on croit. Nous sommes un peuple qui n’en finit plus de se dépouiller et ce pays de se vider, au risque même dirait-on de s’effacer.
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